Lisezce Archives du BAC Dissertation et plus de 31 000 autres dissertations et fiches de lecture. Extrait du texte de Jean de La Bruyère qui s’intitule Les Caractères publié en 1688. Avec cette violence que l’homme s’inflige l’auteur nous fait réfléchir sur la nature humaine. Le texte entier est une
1107mots 5 pages. Montre plus. Dissertation sur « Les Moralistes et l'Amour ». Sujet de dissertation : La Bruyère a placé, en tête de ses Caractères, la citation suivante : « J'ai voulu avertir et non mordre, être utile et non blesser ».
Dissertationrédigée : Les Caractères de La Bruyère - L'Étude Marseille. 04 91 28 59 96. Immeuble HQ 180 Avenue du Prado, 3ème étage, 13008 Marseille. Se connecter.
TexteA - Jean de La Bruyère, Caractères, "De l'homme", 1688. Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'ils n'étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle de
LesCaractères de La Bruyère I) Le mélange des genres A) L'essai (2 points) Un essai est un récit dans lequel l'auteur débat d'un sujet selon son point de vue. La Bruyère, dans "les Caractères" nous fait part de son opinion sur la souveraineté, il s'agit donc d'un essai. (Melina) Son implication est d'ailleurs montrée par l
Propositionde sujet pour une dissertation en lien avec Les Caractères de La Bruyère, avec un exemple de plan détaillé. Jump to navigation. Les nouvelles oeuvres au programme 2022
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Fiche technique Référence 460625 ISBN 9782350306254 Hauteur 17,8 cm Largeur 12 cm Nombre de pages 160 Reliure broché Format poche INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 Françoise POULET, Myriam TSIMBIDY et Arnaud WELFRINGER LE CORPS DANS LES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE REPRÉSENTATIONS, SIGNIFICATIONS ET ÉCRITURE . . . . . . . . . . . . .21 Marine RICORD DE PRÈS, DE LOIN LES ACCOMMODATIONS DU MORALISTE . . . . .35 Olivier LEPLATRE LE PEUPLE DANS LES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE . . . . . . . . . .55 Pierre RONZEAUD ENJEUX DU NOM PROPRE FICTIONNEL DANS LES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE . . . . . . . . . . . . . . . . . .69 Tiphaine ROLLAND GOÛTER LES TEMPS’ LE MOMENT MODERNE POUR LA BRUYÈRE . . . . . 87 Delphine REGUIG LES CARACTÈRES, LE SAVOIR DE LA LITTÉRATURE . . . . . . . . . . .105 Laurence GIAVARINI PARLER À ZÉNOBIE ÉNONCIATION TROUBLE ET FABRIQUE DE L’HERMÉTISME DANS LA REMARQUE 78 DU CHAPITRE DES BIENS DE FORTUNE’ . . . . . . . . . . . . 121 Yohann DEGUIN ÉLÉMENTS POUR UNE ÉTUDE STYLISTIQUE DES PRONOMS RELATIFS DANS LES CARACTÈRES . . . . . . . . . . . .133 Nicolas LAURENT BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .149 Sous la direction de Françoise Poulet, responsable de la partie “Travail du texte” des volumes Atlande consacrés aux programmes de Littérature française du XVIIe et du XVIIIe siècle, est maître de conférences à l’Université Bordeaux Montaigne. Myriam Tsimbidy dirige la partie “Littérature” des volumes Atlande consacrés aux programmes de littérature française du XVIIe siècle. Elle est professeur à l’université Bordeaux Montaigne. Arnaud Welfringer est maître de conférences à l’université Bordeaux Montaigne, et spécialiste de littérature française du XVIIe siècle et de théorie littéraire. Avec des contributions de Yohann Deguin est professeur agrégé de Lettres modernes et docteur en Langue et Littérature françaises de la première modernité. Il a consacré sa thèse aux Mémoires d’Ancien Régime et travaille sur les identités collectives dans les écrits non-fictionnels. Laurence Giavarini est maîtresse de conférences HDR en Littérature française du XVIIe siècle, membre du centre Chevrier université de Bourgogne et du Grihl CRH-EHESS. Elle travaille sur les politiques de la littérature au XVIIe siècle, la question libertine, la notion d’expérience. Elle est l’auteur de La Distance pastorale. Usages politiques de la représentation des bergers xvie-xviie siècles, Paris, Vrin-Ehess, “Contextes”, 2010, de plusieurs collectifs Construire l’exemplarité. Pratiques littéraires et discours historiens xvie-xviiie siècles, actes du colloque de Dijon mars 2006, EUD, 2008 ; L’écriture des juristes, actes du colloque de Dijon, Paris, Classiques Garnier, “Études et textes de la Renaissance”, 2010 ; Pouvoir des formes, écritures des normes. Brièveté et normativité Moyen Âge/Temps Modernes, actes augmentés du colloque de Dijon juin 2013, Dijon, EUD, “Sociétés”, 2017. Elle a participé au collectif du GRIHL, Écriture et action. xviie-xixe siècle, une enquête collective, Paris, Éditions de l’EHESS, “En temps et lieux”, 2016. Nicolas Laurent est maître de conférences en Linguistique et stylistique françaises à l’École Normale Supérieure de Lyon et membre de l’IHRIM UMR 5317. Ses travaux portent en particulier sur le nom propre et ses “seuils” La Part réelle du langage. Essai sur le système du nom propre et sur l’antonomase de nom commun, Paris, Champion, 2016, la pensée de l’individu dans la langue, la grammaire de la phrase, la sémantique et la stylistique des mots grammaticaux, l’épistémologie du style. Il a été président de la commission de grammaire de l’agrégation externe de Lettres Modernes 2015-2018. Olivier Leplatre est professeur de Littérature française à l’Université Jean Moulin Lyon 3 où il enseigne la littérature du XVIIe siècle. Il a publié plusieurs travaux sur cette période, consacrés notamment à La Fontaine et Fénelon. Il s’intéresse également aux rapports entre textes et images. Il est cofondateur de la revue en ligne Textimage. Sur La Bruyère, il a entre autres fait paraître un ouvrage intitulé “Les Caractères”, Jean de La Bruyère, Bordas, coll. “L’oeuvre au clair”, 2004. Delphine Reguig est professeure de Littérature française du XVIIe siècle à l’université Jean Monnet Université de Lyon – Saint Étienne. Ses travaux, qui se situent au croisement de l’histoire des idées et de la poétique, ont donné lieu à des publications parmi lesquelles on peut compter par exemple Le Corps des idées pensées et poétiques du langage dans l’augustinisme de Port-Royal Arnauld, Nicole, Pascal, Mme de Lafayette, Racine, Paris, Champion, 2007 et Boileau poète. “De la voix et des yeux…”, Paris, Classiques Garnier, 2016. Elle a rédigé, à destination du public étudiant, l’ouvrage Histoire littéraire du xviie siècle, Paris, Armand Colin, collection “Cursus”, 2017. Parmi ses entreprises en cours, elle est actuellement responsable de l’édition critique en ligne du Parallèle des Anciens et des Modernes de Charles Perrault Marine Ricord est maître de conférences à l’Université de Picardie Jules Verne, spécialiste de Littérature française du XVIIe siècle, en particulier des moralistes. Elle est l’auteur de l’ouvrage “Les Caractères” de La Bruyère ou les exercices de l’esprit, Paris, “Écrivains”, 2000. Tiphaine Rolland est maître de conférences en Littérature française du XVIIe siècle à Sorbonne Université Paris. Elle est spécialiste des traditions de la fable et du conte à rire de la première modernité, de ses métamorphoses dans l’œuvre de La Fontaine et de la représentation du divertissement à la Renaissance et à l’âge classique. Elle est l’auteur de deux livres L’Atelier du conteur. Les Contes et nouvelles de La Fontaine Champion, 2014 et Le “vieux magasin” de La Fontaine. Les Fables, les Contes et la tradition européenne du récit plaisant Droz, 2020. Elle est trésorière de la Société des Amis de La Fontaine et secrétaire de rédaction de la revue Le Fablier. Pierre Ronzeaud est professeur émérite de Littérature française à Aix-Marseille Université. Il préside la Société de Littératures classiques et dirige la revue Littératures classiques. Ses travaux portent notamment sur le peuple, les harengères, l’Utopie, la littérature politique, les pamphlets, les Mazarinades, les mémorialistes Retz, Saint-Simon, La Rochefoucauld, les moralistes La Bruyère, Fénelon, la poésie Théophile de Viau, Molière, Corneille, Racine, etc. Il vient de codiriger le n° 100 de Littératures classiques L’Aventure au xviie siècle, itinéraires d’une notion janvier 2020. En 1963, Roland Barthes assignait à La Bruyère “une place ambiguë” “l’école lui reconnaît une grande importance, met ses maximes, son art, son rôle historique en sujets de dissertation […]. Cependant, hors l’école, […] la critique elle-même s’est peu souciée de renouveler l’image toute scolaire que nous avons de lui ; son œuvre ne s’est prêtée à aucun des langages nouveaux de notre siècle […]. Connu à l’égal des grands noms de notre littérature, La Bruyère est cependant déshérité, on dirait presque désaffecté ; il lui manque même ce dernier bonheur de l’écrivain être méconnu” [BARTHES, 2002, p. 473]. Est-ce forcer le trait de considérer que depuis tout s’est inversé ? Si la critique s’est largement appliquée à modifier et préciser notre compréhension de l’auteur des Caractères, “l’école” ne lui reconnaît plus guère l’importance qu’il avait il y a encore quelques décennies. Faut-il corréler cette perte d’importance scolaire à l’absence de La Bruyère des programmes d’agrégation depuis 1991 – soit depuis pas moins de vingt-huit ans ? La Fontaine, Molière, Racine, Corneille ou Pascal pour s’en tenir aux “grands noms” du canon scolaire auquel allude Barthes n’ont pas connu semblable éclipse au cours des dernières décennies. quoi qu’il en soit, on ne peut que souhaiter que, désormais à nouveau familier des agrégatifs et des futurs agrégés, La Bruyère retrouve “une grande importance” – mais, précisément, une importance nourrie des renouvellements apportés par la critique à la description et à la compréhension de son œuvre c’est du moins ce à quoi aimerait contribuer le présent recueil d’articles.
CARACTÈRES LA BRUYÈRE ANALYSE. Les Caractères ou les moeurs de ce siècle sont publiés en 1688 par Jean de La Bruyère, moraliste classique. Dans cette fiche nous nous proposons de nous interroger de manière synthétique sur la comédie sociale Voir parcours associé et politique dans Les Caractères de La Bruyère et sur le genre même des caractères. Nous essayerons de répondre à la question suivante QU’EST-CE QU’UN CARACTÈRE? En effet, dans Les Caractères, Jean de La Bruyère donne à voir des portraits VOIR FICHE SUR LES GENRES LITTERAIRES dans lesquels l’auteur se livre à une satire des travers humains. Ainsi, le moraliste donne à voir les artifices et le ridicule humain. La comédie du pouvoir Une monarchie de droit divin Effectivement, à partir de la mort de Mazarin en 1661, Le Roi Louis XIV prétend exercer seul le pouvoir. Jusqu’à sa mort en 1715, il façonne cette image de Versailles qui n’est jusqu’alors qu’un pavillon de chasse, devient un lieu de représentation après l’agrandissement et l’embellissement des La Bruyère porte un regard critique sur l’attitude servile et ridicule des courtisans. Il critique également l’exercice du pouvoir de manière ostentatoire. Voir De la cour »Ainsi, La Bruyère dénonce ce spectacle social auquel on se livre à la cour et, en parallèle, dans le cadre de la ville. Voir de la ville » Des inégalités sociales En effet, la société est très inégale au XVIIème siècle. Au faste et à la richesse de la cour, s’oppose la grande pauvreté du peuple. D’ailleurs, cette inégalité économique va de pair avec une inégalité sociale car les privilèges se nouent à la naissance avec les aristocrates, d’un côté, et le petit peuple, de l’autre. Voir Des biens de fortune »Ainsi, La Bruyère dénonce le fait que le mérite et la vertu ne sont pas rétribués. A l’inverse, les apparences et faux-semblants semblent conduire le monde. Les Caractères comédie ou tragédie? Une comédie sociale En effet, les personnages qui font l’objet de la satire sont amusants, Portrait de Gnathon, très savoureux car il amuse en ridiculisant les travers du ce qui amuse le lecteur repose sur les procédés comiques tels que l’exagération ou l’ Voir les portraits de Giton et de Phédon. Une tragédie sociale? Mais La Bruyère se montre également pessimiste. D’abord, concernant la nature humaine et sa noirceur. Citons notamment le règne de l’ Des biens de fortune », 12. Je vais, Clitiphon, à votre porte ; le besoin que j’ai de vous me chasse de mon lit et de ma chambre plût aux Dieux que je ne fusse ni votre client ni votre fâcheux ! Vos esclaves me disent que vous êtes enfermé, et que vous ne pouvez m’écouter que d’une heure entière. Je reviens avant le temps qu’ils m’ont marqué, et ils me disent que vous êtes sorti. Que faites-vous, Clitiphon, dans cet endroit le plus reculé de votre appartement, de si laborieux, qui vous empêche de m’entendre ? Vous enfilez quelques mémoires, vous collationnez un registre, vous signez, vous parafez. Je n’avais qu’une chose à vous demander, et vous n’aviez qu’un mot à me répondre, oui, ou non. Voulez-vous être rare ? Rendez service à ceux qui dépendent de vous vous le serez davantage par cette conduite que par ne vous pas laisser voir. O homme important et chargé d’affaires, qui à votre tour avez besoin de mes offices, venez dans la solitude de mon cabinet le philosophe est accessible ; je ne vous remettrai point à un autre jour. Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualité de l’âme et de sa distinction d’avec le corps, ou la plume à la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter j’admire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vérité, à régler mon esprit et devenir meilleur. Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir. Vous m’apportez quelque chose de plus précieux que l’argent et l’or, si c’est une occasion de vous obliger. Parlez, que voulez-vous que je fasse pour vous ? Faut-il quitter mes livres, mes études, mon ouvrage, cette ligne qui est commencée ? Quelle interruption heureuse pour moi que celle qui vous est utile ! Le manieur d’argent, l’homme d’affaires est un ours qu’on ne saurait apprivoiser ; on ne le voit dans sa loge qu’avec peine que dis-je ? on ne le voit point ; car d’abord on ne le voit pas encore, et bientôt on le voit plus. L’homme de lettres au contraire est trivial comme une borne au coin des places ; il est vu de tous, et à toute heure, et en tous états, à table, au lit, nu, habillé, sain ou malade il ne peut être important, et il ne le veut point être. » Ainsi, nous constatons que l’argent prévaut sur tout le reste et semble dominer le ailleurs, La Bruyère dénonce les inégalités sociales très Des Grands », 5. On demande si en comparant ensemble les différentes conditions des hommes, leurs peines, leurs avantages, on n’y remarquerait pas un mélange ou une espèce de compensation de bien et de mal, qui établirait entre elles l’égalité, ou qui ferait du moins que l’un ne serait guère plus désirable que l’autre. Celui qui est puissant, riche, et à qui il ne manque rien, peut former cette question ; mais il faut que ce soit un homme pauvre qui la décide. Il ne laisse pas d’y avoir comme un charme attaché à chacune des différentes conditions, et qui y demeure jusques à ce que la misère l’en ait ôté. Ainsi les grands se plaisent dans l’excès, et les petits aiment la modération ; ceux-là ont le goût de dominer et de commander, et ceux-ci sentent du plaisir et même de la vanité à les servir et à leur obéir ; les grands sont entourés, salués, respectés ; les petits entourent, saluent, se prosternent ; et tous sont contents. » Qu’est-ce qu’un caractère »? D’abord, les Caractères se définissent par une forme brève et fragmentée. Cependant, il serait bien difficile et périlleux de les caractériser ou de les résumer d’une le sous-titre ou les moeurs de ce siècle » mettent en relief la dimension morale de l’oeuvre. Rappelons que le XVIIème siècle est le siècle des moralistes La Fontaine avec Les Fables, Charles Perrault avec les Contes, la Rochefoucault avec Les maximes… Tentative de définition de la forme du caractère D’abord, La Bruyère présente son oeuvre comme une simple traduction des Caractères de Theophraste. Or, l’auteur grec, disciple d’Aristote liste 28 comportements humains de la dissimulation », de l’orgueil »…Cependant, le discours sur Theophraste » qui se trouve à l’ouverture des Caractères montre leurs différences. En effet, La Bruyère s’attache à montrer l’homme et ses travers avec davantage de précision que son prédécesseur. D’ailleurs, le sous titre les moeurs de ce siècle » traduisent bien la volonté historique, synchronique, de La Bruyère. Theophraste ne peut montrer les travers du XVIIème siècle alors même qu’il a vécu et écrit dans l’Antiquité. Individu ou collectif? En effet, le sous titre semble vouloir montrer les travers communs à tous les hommes de son le terme du titre, caractères », semble mettre l’accent sur les défauts individuels des uns et des dans sa préface, l’auteur indique ne pas avoir voulu écrire de maximes mais plutôt des remarques ». Ainsi, il s’inscrit dans l’observation et dans la réflexion plutôt que dans l’établissement de lois outre, la forme et le style des caractères varie énormément. Ainsi, l’auteur s’adapte au sujet et fait varier la taille et la forme du à l’économie du recueil, elle se compose de 16 chapitres, chacun constitué d’un nombre variable de caractères. Ainsi, la lecture peut se faire de manière continue ou bien selon un choix de une structure sous-jacente peut-être décelée. Après avoir dénoncé les vices humains, le chapitre 16 rétablit une perspective chrétienne en critiquant les Esprits-Forts les libertins.On note également des effets d’écho entre de la ville »/ de la cour » ou entre des portraits Giton » et Phédon ». CARACTÈRES LA BRUYÈRE ANALYSE conclusion Nous espérons que cette définition du caractère » de La Bruyère a pu t’aider. –Portrait de Gnathon –Caractères de La Bruyère texte intégral + PDF –Biographie La Bruyère –Caractères 27 et 29 texte + analyse Navigation des articles
Description de l’éditeur Un caractère bien fade est celui de n’en avoir aucun. » Voilà qui annonce la couleur ! Dans ses Caractères, œuvre magistrale à laquelle il a consacré sa vie, La Bruyère brosse un portrait au vitriol de ses contemporains. Fin observateur, il n’épargne personne l’ambition du courtisan, l’égoïsme du puissant, la vanité du-pédant sont tournés en ridicule. Et à travers eux, c’est toute une société, celle du paraître » et de l’argent, qui est fustigée.• Une frise chronologique historique et culturelle• Une introduction Pourquoi lire Les Caractères au XXIe siècle ?• Le texte intégral annotéDes sujets pour s’entraîner à l’oral et à l’écrit du bac• Des analyses de textes au fil de l’œuvre• Un commentaire de texte et une dissertation rédigés• Des exercices de grammaire avec corrections• Des exercices d’appropriation. Un dossier pour situer et comprendre le texte• Une présentation de l’œuvre et de La Bruyère dans son époque• Les mots importants des Caractères• Un groupement de textes autour du parcours du bac La comédie sociale. GENRE Professionnel et technique SORTIE 2021 3 juin LANGUE FR Français LONGUEUR 240 Pages ÉDITIONS Editions Gallimard TAILLE 10 Mo Plus de livres par Jean de La Bruyère Autres livres de cette série
La Bruyère n’est à coup sûr pas un homme de théâtre, ni même favorable au théâtre néanmoins, il incorpore à ses Caractères des éléments directement issus de la “comédie” au sens de théâtre en général. E. Bury évoque le “théâtre du monde” que met en scène le moraliste. L’auteur des Caractères lui-même considère qu’il peint des “personnages de comédie” “Des Grands”, 50, p. 325-326 sur un “théâtre de vanité” “De la Ville”, 11 le discours, à valeur métatextuelle, renvoie au paradigme théâtral qui informe les Caractères. Le théâtre du monde l’image est éculée. On la fait remonter à Platon et Epictète, mais ce sont les baroques qui l’ont infiniment décliné dans la première moitié du XVIIe siècle, au point de l’user jusqu’à la corde. Elle se fonde, à cette époque, sur une “cosmographie divine” Van Delft, selon laquelle chaque homme, ici-bas, joue un rôle, joue sa partie, sous le regard de Dieu. C’est dans cette perspective religieuse qu’il faut entendre la remarque 99 “De la cour”, lorsque La Bruyère, après Calderon, envisage le monde comme un grand théâtre éternel “ce sera le même théâtre” seuls les acteurs changent, les pièces se succèdent p. 343. C’est cette conception d’une structure théâtrale du monde qui détermine La Bruyère non sans doute à écrire du théâtre – ce qui reviendrait à ajouter de l’illusion à l’illusion – mais à recourir à des procédés théâtraux pour révéler et dénoncer cette structure théâtrale du monde. C’est ainsi qu’on peut interpréter l’usage de procédés d’inspiration dramatique, comme l’usage fréquent des dialogues “Des Jugements”, 96 le portrait du fanfaron est proposé via un dialogue dont on n’entend qu’une voix, p. 486, ou le comique mécanique réduisant les êtres à des personnages ou des pantins, ainsi Ménalque. Hermagoras “de la Société de la conversation”, 74, p. 253 est un type de la comédie italienne, le Dottore, dont le pouvoir comique repose sur des techniques de discordance qui viennent de la Commedia dell’arte grandiloquence du discours opposée à l’insignifiance des faits, effets d’entassement esquisses de listes, emballement automatique prolifération du discours par association verbales. Comme les Italiens, La Bruyère stylise, mais non sans dessein, et encore moins pour le seul plaisir de divertir la stylisation garantit la “lisibilité du caractère” Van Delft. Hellegouarc’h, dans son travail sur la ponctuation, montrait que les Caractères ont été écrits comme une oeuvre non à consulter en silence, mais à prononcer à haute voix, à jouer plutôt qu’à lire. De tels procédés contribuent à transformer les Caractères en “comédies-minutes”, pour reprendre l’expression de Van Delft “Du Spectateur”, p. 18, dont les héros ont souvent des noms empruntés au personnel de théâtre – Plaute, Térence Sannion, la farce ou la grande comédie de son temps Lise, etc.. Navigation des articles Jean de La Bruyère, Les Caractères ou les moeurs de ce siècle
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